La première femme chirurgien esthétique : Suzanne Noël

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À partir de 1913, Suzanne Noël pratique de petites interventions à visée esthétique et réparatrice sur des patients volontaires à l’hôpital Saint-Louis : ablation de tatouages, corrections d’oreilles décollées. Parallèlement, elle se constitue une clientèle en dermatologie esthétique, et développe une activité de petite chirurgie ambulatoire, dans son appartement de la rue Marbeuf.

Suzanne opère sous anesthésie locale, en particulier les liftings du visage, qu’elle réalise en plusieurs étapes au moyen d’une succession de petites incisions, grâce à une instrumentation qu’elle invente elle-même. Cette technique opératoire ambulatoire de liftings a l’avantage de permettre un retour immédiat du patient à ses activités. Elle relate dans son livre l’intervention qu’elle effectua sur une femme médecin de nationalité serbe :  » Une femme médecin serbe fut opérée par moi, un soir à 6 heures en toilette de soirée, puisqu’elle dînait à l’Ambassade à 8 heures. Elle eut un succès éblouissant, tous les invités qui la connaissaient attribuant sa plus parfaite beauté à l’admirable robe qu’elle portait. Le lendemain elle partait pour Vienne d’où son mari médecin également me télégraphia quelques jours après : « Fils enlevés par moi, résultat merveilleux, reconnaissance absolue !

Au cours de la Première Guerre mondiale, Suzanne apprend des techniques plus lourdes de chirurgie réparatrice en assistant le docteur Thierry de Martel (1876-1940), un des pionniers de la neurochirurgie en France. Elle soigne les nombreux blessés de la face, et acquiert rapidement sûreté et agilité. En 1918, à la fin de la guerre, elle reprend ses études de médecine. En 1919, son mari Henri Pertat décède des suites probables d’une inhalation de gaz, survenue lors d’essais militaires en août 1915. Elle se consacre désormais quasi exclusivement à la chirurgie esthétique. Elle consulte dans son nouveau grand appartement de l’avenue Charles-Floquet et opère à la clinique des Bleuets. Elle pratique des interventions variées et téméraires telles que des liftings, des remodelages de fesses, de cuisses, des dégraissages de l’abdomen et des jambes, des plasties mammaires, des blépharoplasties et des otoplasties.

En 1926, elle publie un ouvrage intitulé La Chirurgie esthétique : son rôle social chez Masson, dans lequel elle expose ses interventions illustrées de multiples photographies comparatives, pré et postopératoires. Parallèlement, elle contribue à faire connaître sa discipline avec un enthousiasme débordant, et l’envie affichée de transmettre ses connaissances. Cette féministe convaincue estime que la chirurgie esthétique a un  » rôle social  » et qu’elle permet des améliorations psychologiques. Sa vision de la chirurgie plastique et esthétique  est claire : elle doit conduire au bonheur.

Suzanne Noël