Les patients obèses n’encourent pas plus de risques postopératoires que les autres

L’abdominoplastie étant une intervention plastique relativement lourde, les patients doivent répondre à plusieurs critères de santé avant de passer sous le bistouri. C’est pourquoi les chirurgiens plasticiens refusent d’opérer les patients obèses, et leur recommandent de perdre du poids avant de se rendre dans une clinique de chirurgie esthétique… Un postulat erroné si l’on croit Laurence Glickmann, un éminent chirurgien plastique aux Etats-Unis. Ce dernier s’appuie sur ses propres suivis post-opératoires, notamment ceux de patients obèses qu’il a lui-même opérés d’une abdominoplastie. Preuve de sa crédibilité, son étude est parue dans la revue médicale Plastic and Reconstructive Surgery, qui est la publication officielle de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS).

Complications après un lifting du ventre : l’obésité n’est pas un facteur de risque

Le Dr Glickmann et ses collègues ont étudié l’occurrence des complications chez 82 patients ayant subi un lifting du ventre selon la même technique opératoire. Ceux-ci ont été répartis en deux groupes, en fonction de leur corpulence. Le premier groupe est composé de 21 patients obèses, avec une moyenne d’IMC de 35. Les 61 sujets restants ont un poids normal et affichent un IMC moyen de 25 kg/m2. En comparant les taux de complications post-opératoires chez les deux groupes, les chercheurs n’ont relevé aucun écart significatif. Indépendamment de la moyenne d’IMC, les taux d’infection, d’hématome ou de mauvaise cicatrisation étaient quasiment similaires. La seule différence notable entre les deux groupes concernait le risque de sérome. En effet, 22.5% des patients obèses opérés ont souffert d’épanchement lymphatique, contre 14% des patients à IMC normal.

Les chercheurs ont conclu qu’un IMC supérieur à 30 ne devrait pas être considéré comme une contre-indication stricte à l’abdominoplastie. Ils recommandent d’évaluer les patients au cas par cas, et d’étudier les facteurs de risques à l’échelle individuelle, sans se limiter à l’IMC.

L’abdominoplastie pourrait aider les patients obèses à perdre du poids

En général, la plastie abdominale aboutit à un résultat gratifiant, à savoir un ventre plat, lisse et tonique. Ce bénéfice esthétique est souvent à l’origine d’un déclic psychologique, amenant le patient à s’impliquer activement pour mincir davantage. Attention toutefois, cette perte de poids doit être lente et progressive. En effet, un amincissement trop rapide pourrait affecter l’élasticité de la peau et dégrader le résultat esthétique de l’abdominoplastie.

A priori, l’étude du Dr.Glickmann se limite aux cas d’obésité modérée ou sévère (dites de classe I et de classe II) chez les personnes ayant subi une abdominoplastie. En effet, les patients souffrant d’obésité morbide sont systématiquement recalés lors de la consultation. Ceux-là seront orientés vers les thérapies médicamenteuses et nutritionnelles, ainsi que la chirurgie bariatrique. Enfin, l’étude rappelle que les prétendants à l’abdominoplastie doivent avoir des attentes réalistes. Les patients seraient mal inspirés d’envisager la plastie abdominale comme un traitement de l’obésité.